29, 30 décembre


      C'est dans cette ville, Mysore, que le plus grand palais de maharaja des Indes a été construit, ou plutôt reconstruit au début du XXe siècle à la suite d'un incendie qui avait détruit l'ancien. Toute la démesure dont faisait preuve certains maharaja est illustrée ici. Plus de 900 pièces se succèdent, toutes plus extravagantes les unes que les autres. L'or, le marbre, le teck de Birmanie, le bois de santal ou encore le cristal sont les matériaux utilisés pour habiller chacune d'entre elles. A titre d'exemple, le roi possédait un trône en or massif et pierres précieuses d'une tonne et son chasse-mouche fait de fils d'ivoire, d'or et d'argent. Le climat de Mysore est est tempéré, nous voyons pour la première fois des nuages dans le ciel indien, élément de mauvaise augure.

      Notre hôte de couchsurfing vient nous chercher à la gare routière et nous emmène dans son appartement tout neuf dans la banlieue de Mysore. Sandy est un jeune ingénieur en informatique, timide au premier abord. Nous brisons la glace en partageant nos idées de son pays autour d'une bière. Après une longue discussion, l'heure est venue de se coucher. Il nous laisse sa chambre et part dormir sur le canapé. Nous profitons de son accès illimité à internet pour faire quelques recherches sur la suite de notre périple jusqu'au moment où, aux alentours d'une heure du matin, nous percevons des bruits étranges juste derrière notre porte. Les bruits se prolongent, Emi décide d'ouvrir la porte. Le loquet résiste quelques secondes. La porte s'ouvre, le rideau accolé à l'extérieur retombe, une ombre se précipite vers le canapé. La lumière du salon s'allume puis s'éteint. Soudain plusieurs souvenirs alimentent notre imagination : son profil internet ne contenait pratiquement aucune information, pas de photos, un seul commentaire douteux, nous n'avons aucune idée de l'endroit exact où nous sommes, il avait insisté pour nous réveiller lui-même. Et ce regard... Le temps d'imaginer le pire et le même scénario recommence. Cette fois Mathieu se lève, ouvre la porte, allume les lumières et s'approche de Sandy qui vient manifestement de se recoucher comme le témoigne son état d'éveil et l'amas de poussière dans ses cheveux. Il feint de sortir d'un sommeil profond, s'étire et nie s'être levé. Quel étrange comportement. Il est pratiquement deux heures du matin, nous ne savons pas à qui nous avons à faire, nous décidons alors de partir. Notre hôte, troublé, tente de nous retenir et commence à nous suivre dans la rue sous prétexte de vouloir nous aider. Enfin seuls, rassurés (et amusés), nous remarquons que pour la première fois en deux mois, les rues sont désertes. Après 20 longues minutes d'errance, nous arrêtons la première voiture que nous croisons qui nous accepte de nous déposer en centre ville. Nous payons cher notre chambre dans un hôtel miteux pour enfin nous reposer.

1 commentaire:

  1. Je vous trouve un réel talent de narration! Continuez de nous tenir ainsi en haleine! et n'oubliez pas d'être prudents!
    Love +++
    Mother

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