12, 13, 14 avril


Le commandant de bord nous annonce un atterrissage imminent sur Vientiane. La taille des avions et du terminal nous rappelle d'avantage un aérodrome qu'un aéroport international. Tout est dit. Vientiane, capitale de la République Démocratique Populaire du Laos ressemble à une grosse bourgade. Les rues sont désertes comme un après-midi à Médine, seules quelques têtes blanches montrent leur bout du nez rougi par un soleil de plomb. Le calme de cette ville nous frappe. « L'avenue Lang Xang », équivalente des Champs-Elysées parisiens, doit se contenter d'une circulation réduite à une voiture par quart d'heure. Le passé sous protectorat français a laissé de nombreuses traces visibles sur paysage urbain. Toutes les administrations portent la nomination française, nous nous promenons ainsi dans la « rue Khou Viang » pour y trouver le « Bureau des Postes de la Province de Vientiane ». Il n'est pas rare de rencontrer des locaux qui se plaisent à échanger quelques mots dans la langue de Molière. Aujourd'hui, le tigre thaïlandais, sur l'autre rive du Mékong, semble attendre le moment propice pour ne faire qu'une bouchée du pays au million d'éléphants, l'un des plus pauvre de la planète. Le système communiste, qui a suivi le protectorat français peu intéressé par cette partie de l'Indochine, n'a réussi en 30 ans de pouvoir qu'à appauvrir encore plus le pays malgré une libéralisation indispensable de l'économie. Ce petit pays fragile de 6 millions d'habitants doit sa survie aux aides internationales. 
 
Le peuple Lao est formé de nombreuses ethnies vivants pour la plupart dans des villages disséminés dans le pays. Le peuple Loum est le plus important. C'est celui que l'on rencontre dans les villes et les villages qui bordent le Mékong et les principaux fleuves. La religion prédominante est le bouddhisme mais l'animisme reste encore très présent dans les villages reculés. A Vientiane, le sourire des laotiens n'est pas toujours facile à décrocher, ils paraissent plutôt indifférents à notre présence. Pour la première fois en six mois de voyage, il n'y a pas de différence entre les prix annoncés aux touristes et ceux appliqués aux locaux. 
 
Nous nous trouvons ici à l'occasion du Nouvel An Lao qui est aussi la fête de l'eau. Il est célébré de deux manières différentes : la première, religieuse, consiste à asperger les statues de Bouddha avec de l'eau bénite par les bonzes. La seconde, plus informelle, prend la forme d'une bataille d'eau nationale. On se regroupe entre amis au bord des routes et dans des pick-up dans une ambiance festive et bon-enfant. Tout le monde à droit à son baquet d'eau sur la tête, même les touristes. Rafraîchissement bienvenu par 40°C de chaleur.

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