Sous un soleil assommant, au milieu des rizières et des hectares de cocotiers se dressent sur les places des villages de Goa des églises immaculées. Cet état qui regroupe la plus grosse communauté catholique de l'Inde est également le lieu de débauche de la jeunesse citadine indienne venue profiter de l'alcool bon marché et des Rave parties sur la plage. Au nord Calangute et au sud Colva beach sont prises d'assaut par les russes, à tel point que tous les panneaux informatifs sont traduits dans la langue du peuple rouge que le soleil a rendu ici écarlate.
Vasco de Gama, en débarquant à Goa, a transformé cette enclave en capitale internationale des épices, faisant alors la renommée de l'empire portugais de l'époque. Pourtant, dans les rues mortes du vieux Goa d'aujourd'hui, rien ne laisse imaginer une telle grandeur économique : il ne reste qu'une poignée d'églises. La ville qui détrônait Venise au XVIe siècle a été désertée pour Panjim à la suite d'épidémies dévastatrices, annonçant le déclin précipité du rayonnement portugais. Nous ne ressentons, à l'inverse de la petite île oubliée de Diu, aucun attachement à la Lusitanie. Il ne reste du Portugal que des églises, une religion imposée, des noms de famille sur les portes et quelques mots qui survivent dans la bouche des plus âgés.
Nous louons, pour une bouché de pain, un scooter pour tenter d'explorer les plages paradisiaques de sable fin aux extrémités nord et sud de l'état. La pollution transforme parfois ce paradis en un enfer d'immondices jonchant le sable blanc aux pieds des falaises de cocotiers. Les indiens n'ont pour l'instant aucune notion d'écologie ni de respect de l'environnement, ils laissent donc tout naturellement sur les plages canettes de bière et emballages. Quel dommage !