Nous prenons un train de nuit pour le Gujarat, terre natale de Gandhi, encore lui. Nous ne faisons que passer à Ahmedabad, sa capitale, pour mettre le cap sur Jamnagar. A quelques kilomètres du Golfe de Kachchh (en anglais Kutch) et donc non loin du Pakistan, elle bénéficie de deux atouts : le pétrole et l'armée de l'air. C'est pour une troisième raison que nous sommes venus ici : Jamnagar héberge la seule université publique d'Ayurveda, la médecine traditionnelle indienne. C'est une science de la vie (en sanskrit Ayur signifie la vie et Veda, la connaissance), vieille de 5000 ans, originaire du nord de l'Inde. Elle considère la personne comme un tout intégré dans un système encore plus vaste. Plus qu'une simple médecine, c'est un véritable art de vivre qui insiste sur la prévention des maladies autant que sur leur guérison.
Lionel est l'un des rares étudiants étrangers a avoir sauté le pas pour venir s'installer ici pendant 5 ans et demi. Ce grenoblois d'une trentaine d'année, herboriste de profession, s'est passionné pour les plantes médicinales qui l'ont conduit à l'Ayurveda. Il nous accueille les bras ouverts chez lui. Riche d'une belle expérience de la vie, malgré son jeune âge, il respire la sérénité et inspire la confiance et le bien-être. Il nous fait partager son quotidien, nous fait visiter sa ville, sa faculté et l'hôpital ayurvédique et nous enseigne quelques bases de cette science. En tant qu'étudiant de médecine dite moderne, nous nous sommes intéressés à l'Ayurveda pour découvrir une autre conception de ce que sera notre futur métier. Tout ne pouvait pas se résumer à traiter les symptômes à coup de drogue. Malgré des fondements totalement différents entre les deux médecine, nous pensons qu'elles sont complémentaires : certaines pathologies nécessitent l'intervention de techniques modernes alors que d'autres auraient tout à gagner à se laisser soigner par des méthodes ancestrales qui ont fait leurs preuves. Les principales faiblesses qui, d'après nous, empêchent l'Ayurveda de convaincre le monde occidental seraient le manque d'études scientifiques et l'absence de traçabilité des patients.
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