14, 15, 16, 17, 18 décembre


          Siddhart Rajput, 28 ans, chirurgien de profession, nous accueille chez lui à Bombay. Il ne vit cependant pas dans un palace, mais dans une chambre de 8 mètres carrés réservée aux étudiants en médecine, au 8ème étage d'un hôpital universitaire. Il reste dans cet endroit, avec douches et toilettes communes insalubres, car il profite du logement, proche du centre ville, gratuitement. Pourtant, il travaille aux soins intensifs d'une des meilleures cliniques privées de Bombay. Profiter du système, c'est le sport national en Inde. L’État n'est absolument pas regardant sur les lois qu'il vote, ce qui explique combien il est facile de tricher et pourquoi la corruption est présente de partout. Un médecin généraliste par exemple, touche 40% de la prestation du spécialiste chez qui il envoie ses patients. 

            Bombay contraste avec le reste de l'Inde. Les rues sont presque propres, les automobilistes respectent presque le code de la route et les saris traditionnels sont presque tous rangés au placard. Bombay est résolument une ville moderne. Ses grattes-ciel, ses bâtiments anglais et ses parcs transformés en terrain de cricket recouvrent une bonne partie de la mégalopole. Bombay est aussi une terre de contraste. Les « private parties » (fêtes privées) des acteurs de Bollywood dans les hôtels de luxe se tiennent à deux pas des bidonvilles où (sur)vivent les familles les plus démunies. C'est également dans cette grande ville que nous avons assistés à nos premières échauffourées entre indiens. Peut-être est-ce dû au niveau élevé de stress qui règne ici. Tout semble partir d'une minuscule altercation mais peut dégénérer en une véritable bagarre sans que personne ne se soucie de calmer le jeu. Chacun ses affaires, surtout à Bombay, capitale économique de l'Inde. Nous ne sommes quasiment pas interpellés dans la rue pour nous saluer, nous n'échangeons que très peu de sourire avec d'autres passants ; Paris, New-York sont impersonnels, Bombay aussi. Enfin cette presque-île est une prouesse, celle de faire tenir 19 millions d'habitants, le quart de la France, 3 fois la Belgique, 500 stades Geoffroy Guichard, dans une seule ville. Si bien que l'on raconte que « d'ici 10 ans, les chiens ne remueront plus la queue de gauche à droite mais de bas en haut ».

1 commentaire:

  1. En cette période de fêtes, toute la famille pense très fort à vous !
    Gros bisous ! Continuez de savourer chaque instant de ce voyage extraordinaire ! Miss you

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