1 au 24 mars

Atterrissage en douceur en Asie du Sud-Est. L’Indonésie est notre deuxième destination après l'Inde. C'est à Surakarta, l'âme de l'île de Java, que nous avons décidé de faire notre stage dans un service de Médecine Tropicale. 
 
La population nous accueille sur ces terres volcaniques le sourire aux lèvres. Ici, la joie de vivre est culturelle. Chaque sortie dans la rue nous vaut de chaleureuses et franches salutations. Fini le temps où l'on se sentait billet de banque. Nous sommes amenés à apprendre quelques rudiments de « bahasa Indonesia » (indonésien) pour communiquer. Nous nous entraînons avec les enfants de notre quartier, tout heureux de nous retrouver chaque début d'après-midi. Pas de genre, pas de temps, pas de conjugaison, il nous suffit de mémoriser le vocabulaire. Cette langue, crée après l'indépendance en 1949 pour unifier les 17000 îles sous une même nation, prend ses origines dans son passé colonial : perse, portugais, néerlandais, anglais et japonais. Si chaque colonisateur a laissé une trace dans la langue, seuls les perses ont profondément influencé la culture indonésienne. En effet la religion musulmane s'est diffusée à partir du XIIIe siècle pour devenir majoritaire sur la plupart des îles. La pratique très pieuse mais également modérée de l'islam s'explique par une adaptation à la culture locale. Les mosquée, présentes de partout, sont considérées comme une institution plutôt qu'un symbole religieux. La grande majorité des femmes portent ici le hijab, voile couvrant les cheveux, mais leur rôle dans la société diffère peu de celui de l'homme. Nous sommes installés dans un des nombreux quartiers résidentiels qui longent les rues principales. A l'abri de la circulation, tout s'apparente à un petit village. Mars est le dernier mois de la saison humide en Indonésie, les jours de pluie et de beaux temps alternent mais l'atmosphère reste chaude et humide.

Nos journées sont rythmées par le stage en médecine tropicale dans l'hôpital public Dr Moewardi. Chaque matin, nous sommes pris en charge par une poignée d'étudiantes qui maîtrisent l'anglais pour nous montrer des patients atteints de pathologies rares, disparues ou inexistantes en France : tétanos, Leptospirose, fièvre typhoïde, paludisme, dengue, tuberculose. Contrairement aux étudiants, les médecins et professeurs parlent très mal l'anglais mais tentent tant bien que mal de nous aider à comprendre. L'hôpital, charmant bâtiment, est un véritable lieu de vie où les familles des patients campent dans les couloirs et les chambres à 8 lits. Difficile dans ce cas de combattre les infections nosocomiales mais personne ne semble réellement s'en soucier. La médecine est ici à double vitesse. Les personnes capables de payer bénéficient d'une chambre VIP voire VVIP et peuvent se permettre des examens onéreux tel que l'IRM tandis que les autres se contenteront d'une prise en charge minimale. Pour compléter l'étude des maladies infectieuses, on nous invite à passer quelques jours dans le laboratoire de microbiologie et en dermatologie. Ce stage nous a permis de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises sur les banc de la fac.

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