« Pondicherry, Chandernagore, Mahé, Yanaon, Karikal » les voix des nos grand-parents résonnent dans nos têtes, autant de noms empreints d'exotisme et d'une mystérieuse nostalgie de cette France que nous n'avons pas connue. Malgré les nombreuses recommandations des routards rencontrés de-ci de-là de ne pas s'arrêter à Pondicherry, nous ne pouvons y résister. La ville n'a en effet pas le charme qu'on pouvait lui imaginer. Motos, rickshaws et autres véhicules circulent dans les rues qui quadrillent la ville dans un vacarme assourdissant. Seul l'ancien quartier français tourné vers le Golfe du Bengale est épargné. Sur les « rue de la Marine », « rue Mahé de la Bourdonnais » et autres s'élèvent de belles demeures coloniales aujourd'hui transformées en lycée, alliance et consulat français. Il nous arrive parfois d'entendre la langue de Molière au détour d'une rue, à la porte d'une boulangerie ou au coin d'une table de restaurant.
Nous sommes hébergé par une famille du Tamil Nadu installée dans la banlieue de Pondicherry. En bonne famille traditionnelle indienne, les femmes préparent et servent le repas aux hommes et aux invités avant de manger à leur tour. Le couchsurfeur Natesa ne nous prête guère d'attention, alors que sa mère et sa sœur sont aux petits soins. Chaque jour, du petit-déjeuner au souper, nous découvrons de nouvelles spécialités de la région. Peu de bus relient le centre-ville au domicile, nous n'avons donc d'autre choix que de tendre le bras et lever le pouce. A notre grand étonnement, il ne nous faut jamais plus de cinq minutes pour qu'une voiture, camionnette ou moto s'arrête. Les chevauchées à trois sur une Hero Honda ne sont pas sans risque, le principal étant la police corrompue.
C'est à Pondicherry que Sri Aurobindo, leader politique indien en faveur de l'indépendance, se réfugie en 1908 et fonde sa théorie spirituelle. Il est bientôt rejoint par une française, appelée « la Mère », qui concrétise sa pensée par la création d'Auroville. Cette ville a pour but la réalisation spirituelle. Elle est élaborée autour d'un centre de méditation, le Matrimandir, et se compose de différentes communautés, travaillant chacune dans son domaine de compétence. L'idée nous paraît tout à fait louable, mais le culte de la personnalité voué à « la Mère » nous met mal à l'aise. L'accueil y est froid, ce qui ne nous donne pas envie de nous attarder ici.
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