Nous voilà sur l'île tant rêvée. L'arrivée de nuit est un cauchemar. Les transports publics sont quasiment inexistants, leur journée se termine vers 15 heures, nous sommes donc à la merci des chauffeurs de bémo (minibus) qui nous proposent des prix exorbitants pour quelques kilomètres de trajet. Tout est fait pour arnaquer les touristes qui n'a pas d'autre solution. Aussi absurde que cela puisse paraître, plus nous sommes de personnes à remplir un même minibus, plus cher est la place. Un policier est présent et n'a aucune honte à faire partir du jeu pour récupérer sa part. Corruption, vous revoilà ! Ne cédant pas, par principe, à ce chantage, nous décidons de passer la nuit au port.
Dès le lendemain, nous partons en direction du petit village de Munduk, perché au cœur de Bali, accessible uniquement en auto-stop. La principale route du nord longe la côte, bordée par l'azur de l'océan d'une part et le vert dense de la forêt tropicale qui s'étale jusqu'aux sommets des volcans de l'autre. Munduk est un havre de paix qui recèle de nombreux trésors de Bali. De cascades en cascades, nous traversons des rizières, des plantations de café, de cacao, de vanille et autres plantes tropicales et nous goûtons aux délices de fruits exotiques. « Là, tout n'est qu'ordre et beauté – Luxe, calme et volupté. » (Baudelaire).
Ubud, dite capitale culturelle et traditionnelle de Bali, n'a plus grand chose d'indonésien. Le village est entièrement colonisé par des occidentaux installés et des touristes de passage. Les boutiques chiques côtoient les hôtels de charmes dans la rue principale et les seuls balinais du village sont leurs employés. Déçus, nous nous échappons chez un couchsurfer à 20 minutes de là, dans la jungle.
Arik, notre hôte, originaire de Jakarta, est tombé amoureux de l'île il y a 4 ans. Il vit de sa passion en réalisant des documentaires sur la culture et l'art de son pays. Personnage détaché mais très généreux, il nous laisse les clés de sa maison et de sa moto pour nous permettre de visiter Bali à notre gré. Le temps d'une après midi, il nous fait découvrir l'oisiveté de la vie locale et rencontrer ses amis autour de la bière locale, un boisson fermentée imbuvable. Nos escapades en yamaha des années 1990 nous emmènent de temples en temples à travers les rizières dominées par les volcans. Bien qu'hindous, les balinais pratiquent cette religion de manière très différente que les indiens. L'influence de leurs racines animistes et du bouddhisme a donné naissance à un culte centré sur la communauté. Les nombreuses cérémonies et les offrandes quotidiennes cherchent à maintenir un équilibre entre les dieux et les démons, ces dernier étant nettement plus craints qu'en Inde. Bali réussit à préserver ses traditions ancestrales, encore très ancrées dans la vie quotidienne, malgré une attraction touristique de plus en plus forte.
Pour conserver une image authentique de Bali, nous décidons de délaisser les plages du sud manifestement dévastées par le tourisme de masse depuis de nombreuses décennies.
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