Nous attrapons un rickshaw à 4 heures 30 du matin, pour rejoindre la gare de New Delhi. Naturellement des personnes sont présentes à l'entrée de la gare pour nous proposer leurs services et nous aider à acheter un nouveau billet car notre train est soit disant annulé. A supercherie est trop évidente, de plus le guide du routard nous avait prévenu. Notre billet indique « Car 25, Seats 44 and 45, leaves at 6:05 » (« Voiture 25, places 44 et 45, départ à 6h05 »). Le trajet Delhi-Jaipur est trop court pour prendre un train couchette, nous avions donc réservé un compartiment avec des places assises. Le train ressemble à un vieux ter français avec plus d'espace entre les rangs, des sièges inclinables et une tablette par personne. Le Shatabdi Express roule pendant 4h25, un thé de bienvenu avec des biscuit nous est d'abord servi, puis un petit déjeuner. Un petit déjeuner indien est fait d'en-cas salés et de thé au lait, ce jour là nous avons eu droit à des pakora, petits beignets de légumes frits.
Notre arrivée est difficile, il fait beaucoup plus chaud qu'à Delhi. Un grand ciel bleu dénué de nuage nous accueil, nous avons l'adresse de notre hôte mais personne n'est capable de nous renseigner correctement. Nous demandons notre chemin à 15 personnes différentes, nous auront 15 informations différentes. Les habitants de Jaipur parlent beaucoup moins bien anglais qu'à Delhi, ce qui nous complique la tâche. Une caractéristique des indiens est qu'ils ne diront jamais qu'ils ne savent pas ou qu'ils ne comprennent pas, ils préféreront nous donner de mauvaises informations avant de demander à leur voisin. Nous réussissons enfin à trouver une personne de confiance qui nous oriente correctement. Le bus numéro 5 tant recherché sort de la ville et roule une dizaine de kilomètres avant d'atteindre un petit village, Amer (ou Amber). Des étudiants, présents dans le bus, disent connaître notre hôte. Nous leur faisons confiance et les suivons au travers de petites ruelles, où se côtoient vaches, cochons et macaques, jusqu'à la maison de famille de Pushpendra.
Son frère nous accueille et nous montre la chambre où nous dormirons ce soir. Nous prenons ici la place de deux frères costa-ricains également en voyage en Asie. Fait étonnant soulignant la petitesse du monde, nous les avions remarqués dans l'avion de Londres à New Delhi, ils apparaissent également sur une video tournée dans l'aéroport Indira Gandhi. Pushpendra est l'ambassadeur de la ville de Jaipur sur le réseau de couchsurfing (littéralement « surf de canapé », nous proposons un lit gratuitement pour les voyageurs passants à Saint-Étienne, chaque personne fait la même chose dans sa ville ce qui créé un réseau international de lieu où dormir), pionnier de ce concept dans sa ville, la famille de bijoutier a déjà hébergé plus de 400 voyageurs de tout horizon. Push suit des cours pour être guide touristique, il connaît donc tous les bons plans du coin. Après une semaine passée dans le tumulte de la capitale, nous voilà enfin au calme, dominés par une forteresse longue de 9 km encerclant l'ancienne capitale du Rajasthan. Longtemps oubliés, les vestiges de cette cité renaissent en ce moment-même, les forts et palais retrouvent petit à petit leur éclat d’antan. Les riverains, plus détendus qu'à Delhi, nous abordent plutôt par curiosité que par intérêt pécuniaire. Un groupe d'enfants s'improvise d'ailleurs guide d'un temple en restauration. Échange de hindi, d'anglais et de rire entre ces mûrs de 400 ans.
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