12 au 23 janvier
Stage de 10 jours dans un centre de méditation Vipassana à Chengannur, Kerala.
Planning de la journée
4:00 am | Réveil | |
4:30-6:30 am | Méditation | |
6:30-8:00 am | Petit déjeuner | |
8:00-9:00 am | Méditation de groupe | |
9:00-11:00 am | Méditation | |
11:00-12:00 noon | Déjeuner | |
12noon-1:00 pm | Repos | |
1:00-2:30 pm | Méditation | |
2:30-3:30 pm | Méditation de groupe | |
3:30-5:00 pm | Méditation | |
5:00-6:00 pm | Thé | |
6:00-7:00 pm | Méditation de groupe | |
7:00-8:15 pm | Conférence | |
8:15-9:00 pm | Méditation de groupe | |
9:00-9:30 pm | Questions | |
9:30 pm | Couvre-feu |
7, 8, 9, 10, 11 janvier
A la sortie du bus, le ton est donné : il va faire chaud, très chaud, et humide. Nous débarquons, en nage, à Cochin, principale ville du Kerala. Ce port se divise en trois presque-îles reliées par ferry : Ernakulum, Willingdon et Fort Cochin. D'abord aux mains des portugais dès le début du XVIe siècle, il fut pris par les hollandais avant d'être cédé aux anglais au XIXe. Depuis 1947, au lendemain de l'indépendance du pays, le parti communiste occupe une place importante dans le Kerala. Par ailleurs, c'est dans cette région très pieuse que se côtoient hindous, chrétiens et musulmans dans des proportions assez équilibrées. Le surprenant mélange d'une politique à tendance communiste, des missions chrétiennes et d'une forte expatriation vers le Moyen-Orient ont fait du Kerala la région la plus développée de l'Inde. En effet elle fait figure d'exception en Inde : le taux d'alphabétisation approche les 100%, les femmes sont plus nombreuses que les hommes et le PIB par habitant frôle celui des Etats-Unis.
Kamal, hindou, son épouse chrétienne Tessa et leur deux enfants nous reçoivent dans leur appartement, au premier étage d'un immeuble avec piscine et salle de sport. Ils nous font découvrir les subtilités de la cuisine kéralaise essentiellement à base de noix de coco et nous conseille une multitude d'activités. Très vite, voyant que l'ayurveda nous intéresse, Kamal organise un week-end chez un ami praticien qui traite des patients atteints de la sclérose en plaque. Son centre, au bord d'une rivière au milieu d'une forêt, est l'endroit idéal pour une prise en charge complète du malade. A la fraîcheur du petit jour, nous partons à bord d'un canoë explorer les méandres de la rivière. Après un repas ayurvédique, nous prenons le temps de discuter avec le médecin et son épouse allemande, des traitements employés pour ce type de pathologie neuro-dégénérative face à laquelle la médecine moderne est impuissante. Les résultats sont apparemment concluants comme le témoigne le suivi de leur patientelle internationale.
Cochin
Notre famille d'accueil
de gauche à droite : Mathieu, Kamal, Emi, Sangee, Tessa, Shreya
mi-hindoue mi-chrétienne
Weekend au coeur du Kerala, en pleine nature
Carrelets (technique de pêche chinoise) à Fort Cochin
Kathakali, danse théâtrale tradionnelle du Kerala sur des thèmes mythologiques
Photos du 7 au 10 janvier 2012
31 décembre 2011, 1, 2, 3, 4, 5, 6 janvier 2012
La chaleur de l'hiver du sud de l'Inde est accablante, nous prenons de l'altitude pour retrouver des températures supportables. Ooty dans le Tamil Nadu et Munnar dans le Kerala sont des villages respectivement perchés à 2400 et 1400 mètres, au milieu des plantations de thé et d'épices qui recouvrent les montagnes. Même si le thé est originaire de Chine, l'Inde est actuellement le plus gros producteur mondial mais également le plus gros consommateur. La famille Tata, une des plus riche du pays, omniprésente dans tous les secteurs de l'économie, détient 80% des exploitations de la région.
Les flancs des montagnes sont comme coiffés au peigne fin. Différents reflets de vert se dégagent des rangées impeccables de buissons de thé. Le petit train à vapeur qui relie les deux villes, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, traverse des paysages grandioses où des cascades dévalent des falaises vertigineuses pour plonger dans une forêt luxuriante. Le climat frais faisait de la région une destination privilégiée des anglais, remplacés aujourd'hui par des jeunes mariés de la classe moyenne en lune-de-miel. Au milieu de cet idylle, les chauffeurs de bus tentent de dompter les routes sinueuses au désespoir des passagers. Pourtant, les indiens ne semblent pas vivre ce supplice comme nous : debout et cramponnés à une barre de fer pendant 6 heures, ils acceptent leur sort tout naturellement.
29, 30 décembre
C'est dans cette ville, Mysore, que le plus grand palais de maharaja des Indes a été construit, ou plutôt reconstruit au début du XXe siècle à la suite d'un incendie qui avait détruit l'ancien. Toute la démesure dont faisait preuve certains maharaja est illustrée ici. Plus de 900 pièces se succèdent, toutes plus extravagantes les unes que les autres. L'or, le marbre, le teck de Birmanie, le bois de santal ou encore le cristal sont les matériaux utilisés pour habiller chacune d'entre elles. A titre d'exemple, le roi possédait un trône en or massif et pierres précieuses d'une tonne et son chasse-mouche fait de fils d'ivoire, d'or et d'argent. Le climat de Mysore est est tempéré, nous voyons pour la première fois des nuages dans le ciel indien, élément de mauvaise augure.
Notre hôte de couchsurfing vient nous chercher à la gare routière et nous emmène dans son appartement tout neuf dans la banlieue de Mysore. Sandy est un jeune ingénieur en informatique, timide au premier abord. Nous brisons la glace en partageant nos idées de son pays autour d'une bière. Après une longue discussion, l'heure est venue de se coucher. Il nous laisse sa chambre et part dormir sur le canapé. Nous profitons de son accès illimité à internet pour faire quelques recherches sur la suite de notre périple jusqu'au moment où, aux alentours d'une heure du matin, nous percevons des bruits étranges juste derrière notre porte. Les bruits se prolongent, Emi décide d'ouvrir la porte. Le loquet résiste quelques secondes. La porte s'ouvre, le rideau accolé à l'extérieur retombe, une ombre se précipite vers le canapé. La lumière du salon s'allume puis s'éteint. Soudain plusieurs souvenirs alimentent notre imagination : son profil internet ne contenait pratiquement aucune information, pas de photos, un seul commentaire douteux, nous n'avons aucune idée de l'endroit exact où nous sommes, il avait insisté pour nous réveiller lui-même. Et ce regard... Le temps d'imaginer le pire et le même scénario recommence. Cette fois Mathieu se lève, ouvre la porte, allume les lumières et s'approche de Sandy qui vient manifestement de se recoucher comme le témoigne son état d'éveil et l'amas de poussière dans ses cheveux. Il feint de sortir d'un sommeil profond, s'étire et nie s'être levé. Quel étrange comportement. Il est pratiquement deux heures du matin, nous ne savons pas à qui nous avons à faire, nous décidons alors de partir. Notre hôte, troublé, tente de nous retenir et commence à nous suivre dans la rue sous prétexte de vouloir nous aider. Enfin seuls, rassurés (et amusés), nous remarquons que pour la première fois en deux mois, les rues sont désertes. Après 20 longues minutes d'errance, nous arrêtons la première voiture que nous croisons qui nous accepte de nous déposer en centre ville. Nous payons cher notre chambre dans un hôtel miteux pour enfin nous reposer.
24, 25, 26, 27, 28 décembre 2011
Nous choisissons de faire étape à Gokarna, village à 3 heures au sud de Goa, pour y rencontrer une jeune famille franco-suisse de couchsurfeurs qui habite ici une bonne partie de l'année. Seb, Meli et leur petite Laïa nous ouvrent les portes de leur havre de paix. Cela fait 6 ans qu'ils passent la moitié de l'année à construire leur maison dans la jungle qui surplombe la baie Kudlee Beach. Amoureux de la nature, ils ont voulu montrer que bâtir une maison en respectant l'environnement et en s'adaptant aux contraintes locales est à la portée de tous, à condition d'être réellement motivé. Le résultat est là : leur habitation est constituée d'une grotte, où la température reste fraîche tout au long de la journée (élément important dans une région où les températures varient entre 25 et 45°C en dehors de la mousson), se prolongeant par une voûte de métal recouverte d'un minimum de ciment pour assurer sa longévité sous un soleil de plomb. Plusieurs bac de récupération d'eau permettent d'arroser leur jardin terrassé qu'ils ont réussi à fertiliser par différentes techniques écologiques.
Ils nous prêtent un bout de leur terrain et une toile de tente. Nous profitons pleinement de cette ambiance paisible au rythme des lectures et des vagues. La plage de Kudlee est une baie où de nombreux occidentaux de tous les âges ont décider de s'installer pour une longue période. Cette plage de Gokarna est devenue ce qu'était Goa dans les années 70, le rendez-vous des hippies et baba-cools. Des rassemblements de musiciens s'improvisent chaque soir sur le sable au coucher du soleil.
Notre charmante famille hôte nous invite dès le premier soir à passer le réveillon et le soir de Noël avec leurs amis. Seb et Meli sont de jeunes trentenaires riches d'une expérience de 10 ans de voyage à travers l'Afrique, l'Europe et l'Asie. Ils ont eu le courage de sortir d'une voie toute tracée pour vivre leur rêve. Autodidactes, ils ont acquis des connaissances en bâtiment et agriculture dans le but de réhabiliter une vieille ferme en Savoie qui leur permet de vivre. Difficile après un tel séjour de reprendre la route dans l’inconfort et le bruit des transports indiens.
Inscription à :
Articles (Atom)