Lundi 7 Novembre

La nuit est éprouvante : après avoir eu du mal à s'endormir du fait de la chaleur, une fanfare en costume traditionnel présente pour le mariage d'une voisine nous réveille, il est 6 heures du matin. Tambours, trompettes et clochettes se mélange dans une joyeuse musique  inharmonieuse pour nos oreilles d'occidentaux habitués aux octaves de Mozart et Beethoven. Non sans mal nous nous rendormons bercés par les chants des indiennes. 

Notre hôte, Chandan, de retour du Gujarat (région de l'est de l'Inde), rentre chez lui avec une ponctualité pas tout à fait indienne. Les échanges sont plus consistants que lors de notre première rencontre. Habitué à recevoir des gens du monde entier, il nous fait part de son avis sur les français : « selfish, mean, snobbish » (« égoïstes, méchants, snobs »). L'homme de 36 ans, assistant dans un bureau d'avocat de gouvernement, vient d'une famille modeste de Bénarès. Célibataire, il met de côté une grande partie de son honnête salaire pour constituer la dote de sa plus jeune sœur. Les traditions subsistent et le mariage d'amour en Inde n'existe encore qu'à Bollywood (industrie cinématographique située à Bombay, contraction entre Bombay et Hollywood), enfin presque ! Le personnage reste tout de même difficile à cerner : Il nous paraît  très amical, improvisant même une partie de cache-cache surprise dans un marché surpeuplé, et, d'une seconde à l'autre, peut s'éloigner de nous, marchant d'un pas effréné. Après avoir mangé une platée de pâtes, inhabituelle en Inde., nous prenons un rickshaw pour le Lycée Français de New Delhi.

Wilson, le chauffeur particulier du proviseur, que nous avions contacté par email avant de partir, nous attend à l'entrée du bâtiment pour nous accompagner jusqu'au bureau. Les présentations faites, nous faisons un petit tour de l'ancienne ambassade de France comptant seulement 450 élèves avant de nous rendre dans sa belle maison d'expatrié. Nicolas nous fait visiter l'appartement entièrement meublé avec des objets locaux, superbe ! La discussion s'engage rapidement sur son expérience de l'Inde, l'histoire de l'hindouisme et du yoga. Son épouse, Sonia, nous rejoint un peu plus tard pour le dîner. Ces deux globe trotteurs, adeptes de la méditation, ont parcourus le monde entier chacun de leur côté, elle en bateau, lui en sac-à-dos, avant de se marier pour venir habiter en Inde. A leur tour, ils nous questionnent sur nos premières impressions. Le choc culturel est partagé par tous les européens, certes il existe des différences culturelles au sein même de l'Europe, mais avec l'Inde ce sont les racines-mêmes qui diffèrent. « Les Indiens me surprennent chaque jour » (Nicolas). Leur simplicité et leur gentillesse nous permettent de nous sentir rapidement à l'aise.